Photo by Mikhail Vaneev

Jul 29, 2011

22-07-2011

Montpellier, 22-07-2011
MacMillan VC, Prokoviev VC 2, Vadim Repin, Ensemble Orchestral de Paris, Joseph Swensen

L’impression ne fait que se confirmer lorsque, au complet, la phalange parisienne s’attaque au Concerto pour violon de James MacMillan (né en 1959) avec Vadim Repin en soliste. Montpellier ne pouvait faire meilleur choix que cet artiste qui, outre ses qualités techniques et musicales, connaît l’œuvre comme sa poche pour en avoir assuré la création à Londres le 12 mai 2010 sous la baguette de Valery Gergiev à la tête du LSO, puis l’avoir reprise à Philadelphie le 24 février dernier au côté de Charles Dutoit.
Ecrit à la mémoire de la femme du compositeur, Ellen, décédée en 2008 et dédié à Vadim Repin, le Concerto du compositeur écossais fait entendre une musique admirablement écrite pour le violon. Plusieurs rappels enthousiastes salueront d’ailleurs la première française d’une réalisation qui conjugue énergie rythmique, lyrisme et variété des coloris - McMillan n’hésite pas à faire référence à des thèmes écossais ou irlandais. Rien d’une couverture écossaise toutefois. De facture classique avec ses trois mouvements et une périlleuse cadence au terme du finale, la partition s’impose par sa cohérence. On insistera sur l’émotion que dégage un mouvement médian habité avec sensibilité et pudeur par Repin et sur le foisonnement ambigu d’un vigoureux finale au cours duquel McMillan demande aux membres de l’orchestre de scander quelques paroles en allemand.

Swensen et ses troupes se régalent, là comme dans la Symphonie n° 35 « Haffner » de Mozart placée en début de seconde partie. Un répertoire qui ne pardonne pas… A nouveau, l’EOP étonne par le fini et la justesse stylistique de son approche. Vitalité, luminosité du propos : le ton est idéal pour accompagner notre impatience de retrouver le violoniste russe dans le Concerto n° 2 de Prokofiev ! L’ouvrage demeure relativement rare dans les programmes ; on le regrette d’autant plus quand un poète de l’archet du calibre de Repin s’en empare. Brillant mais jamais extérieur, il trouve en Swensen en partenaire idéal de finesse et de précision rythmique dans les mouvements vifs, un complice attentif à lui tisser le plus bel écrin dans l’Andante assai aussi. Il vrai que le chef, violoniste de talent par ailleurs, est en l’occurrence bien placé pour lui donner la réplique, avec le précieux concours d’un orchestre à son meilleur.

Alain Cochard
Festival de Radio France et Montpellier, le 22 juillet 2011