Photo by Mikhail Vaneev

May 8, 2012

8-05-2012

4-05-2012, Metz, MacMillan VC, Bizet-Waxman Carmen Fantasy
Vadim Repin, Orch. National de Lorraine, Jacques Mercier

Vadim Repin : le train d’enfer d’un super-virtuose

Repin fit un « bœuf » avec Jacques Mercier à la tête de l’ONL, dans le Concerto de James Mac Millan (2009). Et là, on touchait à une autre dimension du soliste : sa technique funambulesque. Au détriment de la profondeur du sentiment ? Le compositeur laisse assez peu de place à la berceuse rythmée à l’écossaise et au souvenir lointain d’une ballade irlandaise, au bénéfice d’une virtuosité imbattable et qui ferait trembler les plus vaillants concertistes ! Car, toute la partie solistique – qu’il gardait sous les yeux bien qu’il la connût par cœur – fut menée comme un « cent mètres haies » violonistique, avec ses grimpées acrobatiques aux aigus, à l’image d’une course effrénée de la corde sol à la corde mi… et au-delà. Le chef avait fait appel aux biceps de l’orchestre dont les cuivres et les percussions annoncèrent la couleur dès l’introduction, fille adultérine de celle du Concerto de Ravel (!), et qui nous assène ses premiers accords aux décibels en surmultipliée. Toute la partition est truffée d’explosifs du même genre. Plus que spectaculaire, la surexpressivité déborde, allant jusqu’à la surexcitation, voire à l’extraversion. Depuis sa fière Albion, le compositeur, non sans vanité, a quand même piqué dans le néo-classicisme du XX e siècle et dans le laboratoire atonal tout en trempant dans la tonalité. Intelligemment écrite tout de même, l’œuvre leva les crépitants bravos, qui se renouvelèrent dans les variations sur Carmen de Waxman, superbement jouée par Repin que l’on découvrait dans le registre de la fantaisie.

Georges MASSON